ANCIEN TESTAMENT - Jérôme Bixby

On peut supposer que le besoin de comprendre les « autres », tors d’un contact entre êtres nés sur des planètes différentes, existera de part et d’autre. Mais l’interprétation des faits se fera, inévitablement, d’après les concepts familiers à celui qui édifiera cette interprétation ; celle-ci ne reflétera pas nécessairement toute la réalité, ni toutes les motivation des « autres ». C’est là un argument familier à tous les auteurs qui – hors de la science-fiction – s’efforcent de prouver que notre planète a jadis été visitée, voire civilisée, par des bienfaiteurs venus du ciel…

C’était à peu près gros comme un pamplemousse, et de la même couleur. Cela se tenait debout sur quatre petites extrémités, qui ressemblaient étrangement à des pouces terminés par une longue griffe, et était surmonté par un groupe de petits tentacules aplatis et translucides, traversés par des coloris changeants allant du vert clair au violet. Cela avait aussi deux yeux rosés, très proches l’un de l’autre et complètement plats. Ray Caradac l’amenait à bout de bras dans la salle de contrôle du Manta, et cela ne cessait de pousser des cris aigus.

« Regarde ce que je t’amène », dit-il d’un ton pessimiste.

Mary Caradac – petite brune aux yeux vifs qui constituait l’autre moitié du Groupe d’Exploration extra-terrestre 2-861 – leva les yeux du tableau sur lequel elle réglait l’itinéraire qui les éloignait de Sirius IV.

« Ciel ! s’exclama-t-elle.

— Oui, mais il s’agit du ciel de ce bon vieux Sirius IV, que nous n’avons pas abandonné aussi complètement que nous l’avions cru.

— Un bébé sirien !

— Ça en a l’air, d’après ce que nous avons vu des indigènes. »

Mary se leva, faisant tomber par terre les Cartes Astrales de Benton qu’elle avait sur les genoux, et tendit les bras vers la créature. Ray la lui donna d’un air profondément dégoûté. Pendant que Mary la tenait avec précaution entre ses deux mains, il traversa l’étroit espace encombré d’instruments divers jusqu’à l’écran arrière, qu’il mit en marche d’un geste sec. Tout en mettant l’instrument au point d’une main, il se passait l’autre dans ses cheveux qu’il avait lui-même coupés en brosse.

Derrière lui, le nourrisson sirien continuait à crier d’une voix qui ressemblait au son d’un harmonica.

« Où l’as-tu trouvé ? lui demanda Mary.

— Sous mon propre lit ! Je voulais y mettre mes bottes, mais la créature a poussé un tel cri que j’ai failli passer à travers la carlingue.

— Mais qu’est-ce qu’il faisait là ?

— Demande-lui. » Ray regardait le globe vert sombre de Sirius IV, qui était déjà à cinquante mille kilomètres et dont ils s’éloignaient à une vitesse de cent cinquante km/seconde. « Il avait peut-être envie de visiter l’univers, ou tout bonnement de quitter au plus vite cette planète. Je le comprends. Deux heures sur cette damnée boule de glace m’ont suffi.

— Il est probable qu’il se sent parfaitement bien par moins soixante. Il doit bouillir ici, le pauvre chou. »

 

Ray quitta l’écran des yeux. Mary serrait le petit sirien contre son sein et l’éventait d’une main.

« Fais attention, lui dit-il sèchement. Ça mord peut-être.

— Les bébés humains aussi. De toute façon, il n’a pas encore de dents. »

Ray regarda la petite bouche rose qui s’ouvrait et se fermait comme une porte à glissière juste sous les yeux. Il était suffisamment familiarisé avec les formes de vie bizarres pour ne pas frémir.

« Mais enfin, dit Mary, il n’a pas pu entrer tout seul. » Elle le mit debout sur ses quatre petites pattes, et il retomba tout de suite sur son derrière tout rond. « Tu vois, il ne tient même pas sur ses jambes. » Elle passa sa main devant les yeux roses, qui se refermèrent brièvement tandis que les tentacules s’agitaient. « Comme c’est un sirien, c’est difficile à dire, mais je parierais bien qu’il n’a que quelques jours. »

Elle tendit un doigt vers la créature. Deux tentacules s’enroulèrent tout de suite autour de lui et essayèrent de le ramener vers sa bouche.

« Allons, allons, lui dit-elle, ce n’est pas mon sein. Tu vois, Ray ? » Elle le reprit dans ses bras et il recommença à hurler.

« Je ne dis pas le contraire. » Il continua sur un ton plaintif : « Nom d’une pipe, qu’est-ce que nous allons en faire ? Et comment est-il arrivé ici, puisqu’il ne marche pas encore ?

— C’est que quelqu’un l’a amené », dit Mary en haussant les épaules. Puis, elle pencha sa tête de côté en fronçant les sourcils. Au bout d’un moment, elle s’écria : « Tonnerre de Dieu ! Je me demande… Viens, Ray, allons voir sous ton lit. Je crois que j’ai une idée parfaitement extraordinaire et mirobolante. »

Ils s’engagèrent dans le couloir qui menait à la cabine ; Mary tenait toujours le « bébé » dans ses bras. Puis elle attendit que Ray ouvre la porte. Elle aurait fait de même si elle avait eu les bras libres. Les Caradac avaient décidé une fois pour toutes que la plus grande politesse était de règle lorsqu’on se trouve à dix milliards de kilomètres de nulle part. L’amour et le sexe sont des choses qui peuvent devenir affreusement gênantes dans un vaisseau spatial de quinze mètres de long, si l’on ne prend pas quelques précautions.

Une fois dans la cabine, Mary posa le sirien sur le lit et dit à son mari : « Tiens-le. » Ray s’assit à côté de la créature et posa doucement sa main sur son dos – c’est-à-dire sur la surface qui se trouvait à 180°des yeux et de la bouche. Hurlements.

« Je me demande ce qu’il mange », dit-il avec mauvaise humeur.

Il entendit Mary s’exclamer « Haha ! » puis elle sortit de dessous le lit en tenant une poignée de feuilles sèches et rabougries, qui dégageaient une légère odeur de cannelle. Les tentacules du petit sirien se tendirent en faisant « ting », et il hurla une octave plus haut que jamais.

« Donne-lui à manger », dit Mary, puis elle disparut de nouveau sous le lit.

Ray posa les feuilles sur la couverture et libéra la créature, tout en la surveillant pour qu’elle ne tombe pas. Elle enfonça les griffes de ses pattes de devant dans les couvertures et s’approcha des feuilles, la bouche grande ouverte. Puis Ray la regarda mâcher.

La tête de Mary réapparut. Dans une main, elle tenait une autre poignée de feuilles, et dans l’autre, un panier rudimentaire fait d’une sorte de fibre rougeâtre.

Assise sur ses talons, elle regarda tour à tour Ray et le panier.

« Quoi ? ! »

Il fallut au moins six secondes à Ray pour comprendre. Ses yeux allaient du panier à la petite créature qui mastiquait tant qu’elle pouvait. Mary souriait béatement.

Ray se frappa le front de la main et s’exclama : « Seigneur Dieu ! Un enfant trouvé !

— Oui, dit Mary. Il y a même le panier. Il ne manque que la lettre pathétique de la mère. »

 

« Mais c’est du délire !

— Délire ou pas, il est là. » Mary toucha doucement les tentacules, et le sirien poussa un cri – un cri de satisfaction.

« Mais pourquoi ? dit Ray. Pourquoi une mère sirienne – vêtue sans doute d’un manteau sirien élimé – abandonnerait-elle son enfant dans notre fusée ?

— Pour quelle raison les mères vêtues de manteaux élimés abandonnent-elles leurs enfants ?

— Parce qu’elles n’ont pas assez d’argent pour les élever, ou parce que l’enfant est illégitime, ou n’importe quoi.

— Dans ce cas, je crois que ça serait plutôt n’importe quoi. Je ne crois pas que ce soit une question d’argent. Une culture B-4 est bien trop primitive pour cela. Ils vivent directement de la terre, et leur planète semble être couverte de ça… » Elle prit quelques-unes des feuilles desséchées dans la main. « Quant à la légitimité, il n’en est pas question avant le niveau M.

— Tu fais des suppositions gratuites, chérie, dit Ray qui sentait que son honneur professionnel était en jeu. Il faudrait une dizaine de décimales après B-4 pour pouvoir faire une classification correcte. Il y a des fruits interdits partout. On nous a peut-être pris pour des dieux, et on nous l’a offert en sacrifice.

— Dans un panier ? Pour le mettre à bord de ce vaisseau noir et terrifiant ?

— Je n’en sais rien. Mobile inconnu, voilà tout. Nous sommes restés là-bas si peu de temps, à cause du statut des B-4… Attention ! Ne pas interférer ! Partez de suite ! N’exercez aucune influence ! et tout le reste de l’Article 12, Section 9, paragraphes 3, 4, 7 et 16 du Manuel-Type de l’Explora…

— Non, non, dit Mary gentiment mais fermement en retirant de nouveau son doigt. Tu sais, Ray, je crois qu’il a soif. »

Ray regarda la créature d’un air sombre.

« Je me demande ce qu’il boit ?

— Essaie de lui donner de l’eau, mais sois prudente. »

Ray remplit un verre d’eau au robinet du lavabo qui se trouvait dans un coin de la cabine et le tendit à Mary qui l’approcha de la bouche du petit être. Le petit sirien ferma la bouche et alla s’enfouir dans l’oreiller.

« Voilà qui élimine l’eau », grogna Ray. Il posa le verre sur la table de chevet, en renversant deux pions et une dame. « Que faire ? Celui ou celle qui l’a amené ici aurait pu se douter que cette poignée de feuilles ne durerait pas toujours, et que nous n’avions peut-être pas ce qui chez eux fait office d’eau ! »

 

« Allons, fit Mary. À quoi bon faire des suppositions gratuites ? Tu t’attends peut-être à ce que les B-4 aient une philosophie cosmique ? Comme ils ont toujours eu de quoi boire et manger, ils s’imaginent qu’il en est de même dans tout l’univers. Un B-4 ne peut pas avoir la moindre idée de ce que représente notre fusée, d’où nous venons, de nos activités…

— Pourquoi ont-ils laissé ces aliments alors ?

— Je n’en sais rien ! Peut-être pour qu’il soit heureux jusqu’à ce que nous le trouvions. Je n’en sais rien ! Je n’en sais pas plus que toi ! Mais je sais ce qui nous reste à faire.

— Quoi ?

— Le ramener sur Sirius IV. Il va mourir si nous ne le faisons pas. »

Ray s’assit sur l’autre lit et regarda fixement Mary et le bébé sirien, qui était fort occupé à se nettoyer la bouche avec un de ses tentacules.

« Bien sûr, dit-il. Violer les règles les plus élémentaires. Risquer de les influencer en nous faisant voir une deuxième fois, alors qu’une seule fois est déjà suffisamment grave. Heureusement que tous les B ont une assez mauvaise mémoire. Ils ont des légendes qui déforment tout, et qui disparaissent au bout de deux ou trois siècles. Mais une deuxième fois ? Ce coup-là, le souvenir est fixé à jamais.

— Mais il le faut ! Ce n’est peut-être pas un B, tu as pu te tromper…

— Chérie… j’ai étudié pendant quarante ans pour ne pas me tromper. Il me suffit de trois objets artisanaux, de deux fleurs et d’un coup d’œil sur le cadran de mon judas électronique pour écrire l’histoire d’une planète. »

Mary paraissait inflexible. « Nous le ramenons. Ce cas n’est pas prévu dans les livres.

— Ils vont peut-être le déchirer en morceaux si nous le ramenons, rétorqua Ray. C’est peut-être un monstre, un jeu de l’évolution. Ce sera peut-être sa mort…

— Si nous le gardons, ce sera certainement sa mort. Tu ferais mieux d’aller tout de suite aux commandes et de nous ramener là-bas. Regarde comme il a soif ! » Le nourrisson hurlait de nouveau cherchant à atteindre son doigt.

« Personne ne le saura, Ray. On ne peut quand même pas le laisser mourir. »

Ray soupira et leva les sourcils. Puis il regarda Mary en clignant de l’œil. « Quelle sera ma récompense ?

— Rien de rien si tu ne nous ramènes pas, en tout cas ! » lui dit Mary en souriant.

 

Ma compagne morte, Morte en ayant petit. Moi peine. Elle, meilleure des compagnes. Mais moi peine plus grande pour le petit. Bientôt ils le tuent. Pourquoi tuer petits quand mère meurt en les ayant ? Prêtre dit parce que tué mère et que plus de mère pour donner à boire. Et meurent en tout cas. Mais je pense que pas tué la mère. Oui, je pense, pas leur faute. Et autres mères ont petits morts. Pas petits pour donner boire. Pourquoi… pourquoi pas… échanger ? Prêtre dit non. Dit petits mauvais. Petits tué mère. Il dit il doit boire mères avec petits morts, pour garder magie. Il devient gras. Duré longtemps. Plusieurs mille soleils. Je pense prêtre pas magie, seulement vouloir rester gras. Bientôt prêtre venir prendre petit et tuer. Moi peine. Puis je pense à petit objet brillant venu ciel près village. Tous peur. Prêtre dit rester loin. Dit Dieux colère. Rester dans hutte. Choses sortir d’objet brillant Grands. Différents. Marchent dans village. Tous peur. Moi peur. Mais pas faire mal. Pas tuer. Pas détruire huttes et manger comme animaux. Moi un peu peur, mais beaucoup peine pour petit. Moi pas laisser prêtre tuer petit. Grands Différents marchent dans village ; je sors avec petit. Personne voir. Tous peur sortir hutte. Je prends petit vers objet brillant. Grotte dedans. Moi peur. Calme. Je prends petit dans grotte ; cache petit. Laisse manger ; pas crier prêtre entendre. Peut-être Grands Différents tuer petit quand trouver. Mais pas tuer dans village. Et prêtre tuer lentement petit. Espérer… Grands Différents pas faire mal petit. Soigner petit. Retourne village. Grands Différents sortir. Je cache. Ils passent. J’entre village. Tous dehors. Voir objet brillant monter dans ciel. Partir. Tous peur. Prêtre très peur. Il dit Grands Différents méchants Dieux. Eux colère. Vouloir sacrifice. Vouloir petit pour sacrifice. Moi peur. Raconte histoire. Je dis Grand Différents Bons Dieux. Je dis Grands Différents emmener petit dans ciel car tuer petit mal, très mal. Venir pour sauver petit. Prêtre dire je mens. Moi dire prêtre mentir. Je dis bons Dieux tuer lui si tuer petits quand mère mourir, vous écouter. Dire Grands Différents faire mal personne. Pas tuer. Peut-être je raison. Peut-être Grands différents bons Dieux. Prêtre dire pas vrai Lui raconter histoire. Dire mauvais Dieux venir parce que prêtre les appeler pour prendre petit et manger petit dit appelle Dieux pour emmener petit ! Mais je sais ment. Parce que je mettre petit dans objet brillant mais je pas dire ou ils tuer moi parce que mentir. Je répéter même histoire. Je dire tous Grands Différents bons Dieux. Venir pour sauver petit Prêtre dire mauvais Dieux. Chercher petit pour manger petit Chercher nous et manger nous si pas croire prêtre. Tous dire attendre signe. Prêtre dire tuer moi mais tous dire attendre. Nombreux pères comme moi pas aimer prêtre tuer petits. Mais pères peur. Tous peur. Prêtre dire bon tuer petits. Dieux lui dire bon. Nous interroger. Prêtre peut-être seulement vouloir être gras. Mais tous peur de prêtre. Lui donner meilleurs aliments et plus belles compagnes. Nous attendre. Cette nuit, je pleure.

 

Le sas fit entendre son sifflement habituel. Ray Caradac entra ; il portait sa combinaison spatiale pour se protéger du froid rigoureux de Sirius IV, mais pas son casque, parce que l’atmosphère de la planète était respirable.

Mary l’attendait. « Je t’ai vu arriver sur l’écran. Comment cela s’est-il passé ? »

Ray eut un sourire crispé en commençant à retirer sa combinaison. Une couche de glace recouvrait le tissu métallisé. « Je ne l’ai pas abandonné dans les broussailles, comme prévu. Il aurait pu se faire manger par un animal. J’ai attendu le début de la nuit, puis je suis entré dans le village. Ils ont l’air de se coucher tôt – il n’y avait pas un chat. J’ai fait le moins de bruit possible, mais tout à coup cette damnée créature s’est mise à hurler, je me demande pourquoi. Peut-être une odeur familière. Alors, je l’ai posée par terre et je suis ressorti du village aussi dignement que possible. Je ne suis pas certain qu’ils m’aient vu, mais je le suppose. Après tout le soin que nous avions pris pour atterrir le plus loin possible du village… Je me suis caché dans tes broussailles et j’ai vu qu’il y avait un grand rassemblement autour du gosse. » Il ôta sa combinaison et la rangea dans un tiroir. « C’est bizarre… Je crois bien que j’ai vu un éclair de lumière blanche dans le village. Cela me paraît inexplicable, à moins qu’ils n’aient un bois qui brûle en donnant une flamme blanche et sans fumée… Ou alors, j’ai eu une vision.

— Ne t’inquiète pas, ce n’est sûrement rien, dit Mary. J’espère qu’ils n’ont pas tué le pauvre petit…

— Je le souhaite aussi, dit Ray. En tout cas… (il se dirigea vers le tableau de contrôle) il faut partir d’ici le plus vite possible, avant que l’Article 12 de la Section 9 nous saute à la gorge ! » Il se tut car le bourdonnement de l’Unité de Propulsion Atomique commençait à se faire entendre. « Je me demande si notre intervention laissera des traces ? »

Ce ne fut que lorsqu’ils arrivèrent sur la prochaine planète, huit mois plus tard, que Ray remarqua qu’il avait perdu sa torche électrique, qui aurait dû se trouver dans la poche de sa combinaison.

Il en parla à Mary, qui pensa avec effroi : « Ah ! ces gosses, il faut toujours qu’ils sucent quelque chose ! mais dit, sans y croire : Ne t’inquiète pas, tu finiras bien par la retrouver quelque part. »

 

La prochaine obscurité, tous entendre bruit. Sortir voir Grand Différent partir. Dieux ont ramené mon petit sur place village ! Prêtre venir. Tous dire toi faux, toi mauvais. Toi mentir. Dieux pas manger petit !

Prêtre peur. Dire mauvais Dieux. Ramener petit pour sacrifice. Mais eux bons Dieux. Petit avoir dans main feu froid. Jeter feu froid sur prêtre. Chose nouvelle, chose étrange. Chose de Dieux. Nous tuer prêtre. Sortir prêtre pour animaux manger prêtre. Moi heureux. Tous aimer petit. Petit ami bons Dieux. Autres mères prendre petit, donner boire petit. Faire les uns pour les autres. Bien. Moi heureux parce que bons Dieux ramener petit

à Son peuple, et la Première nuit fut emplie de réjouissances, car Il était revenu du Pays Au-Delà du Ciel et Il dit à ceux qui attendaient qu’ils étaient de bons Dieux et qu’il était leur Messager ! Voyez ! Ils m’ont donné un fragment de Leur Soleil pour que Je puisse répandre la Lumière dans les ténèbres et ouvrir vos yeux sur ce qui est juste et bon. Et le faux prêtre Lui dit : prouve la vérité de tes dires ! Et dans Sa colère, il frappa le mauvais prêtre avec la Grande Lumière dont Il était porteur et, oyez ! les faux prêtres furent démasqués et s’enfuirent dans le désert où les bêtes fauves les ont dévorés. Et le peuple s’écria : Bienvenue ! et Lui demanda de les guider, et Il leur répondit : Soignez-moi jusqu’à ce que je sois d’âge ; et ils oignirent Ses membres et ils Le nourrirent et deux soleils plus tard, Il devint d’âge ; et alors, Il conduisit son Peuple hors de la vallée et Lui apprit à aimer…

 

« C’est toujours la même chose, murmura le jeune étudiant de la Fédération Galactique. Ils arrivent chaque fois que le besoin s’en fait sentir. Mais d’où viennent-ils ? En quoi consistent leurs actions ? Où vont-ils ? » Il referma la Bible sirienne et la remit sur l’étagère, puis en prit une autre.

Traduit par Frank Straschitz.

Old testament.

© Galaxy Publishing Corp., 1954

© Nouvelles Éditions Opta, pour la traduction.